La terre n'est déjà plus visible à l'horizon, on veut graver le plus longtemps possible les derniers instants du visible. L'inconnu nous attend. Une 1ère traversée sur un "petit" bateau voilier reste une aventure. On est dans une autre dimension, le bateau est notre habitacle et compagnon stable de l'instant, vaillant chevalier fasse qu'il ne nous abandonne dit on en silence. La peur? oui et non mais devoir faire la part des choses. Curieux ces moments...
On l'attend, on la redoute, elle nous inquiète, nous interroge. Comment vais je réagir. Toujours un événement l'heure où le soleil se couche sur la ligne d'horizon, l'heure où l'on va se retrouver sur l'immensité bleue qui s’assombrie lentement pour ne devenir qu'une mer grise-noire, impression de solitude et d'abandon sur cette masse mouvante, notre oeil capte la lumière aussi très vite on lève la tête vers la voute céleste qui s'allume tranquillement et nous rassure.
Première nuit au mouillage après une traversée et arrivée de nuit ... un poème. Les habitués dorment sereinement, les autres un peu moins.... Ca bouge, il y a des bateaux voisins, le vent fait tourner tout le monde certes ... aussi en pleine nuit 3h du mat, l'homme qui ne peut dormir se lève, constate une certaine anarchie ... prévenir le danger... réveil du Capt'. On lève l'ancre, on remouille plus au fond de l'anse. Le même n'a pû dormir et au matin le café le réconforte, yeux bouffis mais heureux!